Charles Darwin n’est plus à présenter. Ce naturaliste anglais du XIXe siècle est célèbre pour ses travaux sur l’évolution des espèces vivantes et la théorie de la sélection naturelle. Il a révolutionné la biologie et chamboulé les mœurs malgré lui.
Dans son œuvre majeure : « De l’origine des espèces », parue en 1859, Darwin formule l’hypothèse selon laquelle toutes les espèces vivantes ont évolué au cours du temps. A partir d’un seul ou quelques ancêtres communs, grâce au processus connu sous le nom de « sélection naturelle » et « sélection sexuelle ».
Aujourd’hui, l’image d’Epinal que l’on a sur l’évolution et sur la sélection naturelle est inconditionnellement associée à ce britannique, tiraillé entre la science et la religion. Cependant, l’histoire a oublié que Darwin n’était pas le seul scientifique à creuser les fondements de cette théorie. Et qu’il n’en est pas l’unique découvreur, contrairement à ce que l’on en pense. Effectivement, d’autres chercheurs ont spéculé sur l’idée d’un monde vivant non fixé. Ainsi, au tournant du XIXème siècle, le naturaliste français Jean-Baptiste de Lamarck avait formulé la première véritable théorie de l’évolution, qui admet que les espèces peuvent subir des changements graduels menant à l’apparition de nouvelles espèces. Ce dernier influença beaucoup Darwin.
De plus, nous allons voir que le naturaliste Alfred Russel Wallace a aussi participé à cette découverte et cette théorie…
En effet, Wallace a commencé l’étude de la nature grâce aux nombreuses œuvres de Thomas Malthus et Charles Darwin. Suite à ces lectures, il va entreprendre une expédition au Brésil. L’objectif est d’y étudier de nombreux spécimens in-situ et développer des pensées. Elles constitueront les piliers de ses expériences. A son retour de voyage, il prend contact avec de nombreux naturalistes, dont Darwin. Quelques années plus tard, il repart dans une nouvelle aventure dans l’archipel malais (la Malaisie et l’Indonésie de nos jours). Ce voyage va être décisif dans ses travaux. Grâce à la collecte de nombreux spécimens et la découverte de nouvelles espèces, Wallace va commencer à élaborer des théories sur l’évolution. Il commence à ériger les structures de sa conception, sur la sélection naturelle.
Fier de ses découvertes, Wallace continue ses recherches. Il les partage avec certains scientifiques, dont Darwin. Ces échanges postaux, à l’époque lents, ralentissent l’avancée de l’élaboration de la théorie. Malgré cela, à des kilomètres de distance, tous ces chercheurs vont se rendre compte, chacun de leur côté, qu’ils arrivent aux mêmes conclusions sur l’évolution et ont des théories proches sur la sélection naturelle. Nos deux scientifiques ont ainsi eu l’avantage de pouvoir se stimuler mutuellement pendant leurs recherches et développer leurs théories au fur et à mesure des correspondances. Ainsi, Wallace sera le premier à exposer ses conclusions au monde. Cela va contraindre Darwin, malgré les pressions sociales, familiales et religieuse de l’époque, à sortir plus tôt que prévu sa théorie et son écrit sur « L’origine des espèces », afin d’obtenir l’antériorité sur la théorie.
Même si en dédiant la quasi-intégralité de sa vie aux recherches pratiques et fondamentales sur cette théorie, Darwin n’en a pas été le concepteur unique. Son nom continue à résonner comme l’unique progéniteur de cette pensée révolutionnaire.
Il ne serait pas convenable de nier, bien évidemment, que Charles Darwin aura très largement contribué à l’acceptation de cette théorie biologique, par l’ensemble de la communauté scientifique. Par le biais d’expérimentations, d’observations longues et de suivis méticuleux, de réflexions, de preuves, d’exemples et de résultats concrets, il a su constituer et démontrer sa théorie. Cependant, il ne faut pas oublier Playfair, Buffon, Wallace, Lamarck, Lyell, mais aussi Lucrèce. Ils ont eux aussi approché de près ou de loin et contribué au développement de la théorie de la sélection naturelle avec des idées analogues. Nous pouvons donc seulement remettre en cause les mérites attribués à un seul homme. Alors que des dizaines se cachent derrière cette base essentielle du processus d’évolution.
Aujourd’hui, cette notion n’est pas remise en cause. Bien au contraire, elle est toujours approuvée par la science. Même si certains maillons ont été revus et améliorés.
Les synthèses néo-darwiniennes, ou théorie synthétique de l’évolution, deviennent aujourd’hui les nouvelles bases des théories biologiques modernes. Weismann, Mendel, Huxley, Gaylord Simpson, Fisher, Wright, sont quelques-uns de ces scientifiques modernes oubliés eux aussi malgré leurs travaux fondamentaux… comme si, par analogie, l’histoire devait se répéter sans cesse.
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