Le choix des équatoriens lors du réferundum pour la conservation du Yasuni et du Chocó

Les équatorien se sont prononcés lors du dernier referendum, pour stopper l’exploitation pétrolière du Yasuni et l’arrêt des concessions minières dans le Chocó andin.

Ce 20 août 2023 restera dans l’histoire de l’Équateur comme le jour où les citoyens ont votés massivement en faveur de l’arrêt de l’exploitation pétrolière dans le parc national de Yasuní et de l’interdiction de l’exploitation minière dans le Chocó andin.

Malgré le fait que le vote soit obligatoire en Equateur, certains scrutins intéressent moins que d’autres. À cette occasion les citoyens équatoriens ont participé massivement à cette journée mémorable en votant lors de deux referendums qui ont suscités un vif intérêt parmi les âmes sensibles à l’écologie, tant dans leur pays que dans le reste du monde. En plus d’exercer leur droit de vote pour élire les nouveaux membres de l’Assemblée nationale et le prochain président qui terminera le mandat de Guillermo Lasso, les électeurs se sont prononcés sur deux questions essentielles : la limitation de l’exploitation pétrolière dans l’emblématique parc national de Yasuní et l’interdiction totale de l’exploitation minière dans la région andine du Chocó, l’une des bio régions andines les plus biodiversifiées du continent.

Outre les bulletins de vote traditionnels pour l’élection des représentants et du président, les Équatoriens se sont retrouvés avec un premier papier supplémentaire. Sur cet acte, ont leur a demandé s’ils étaient favorables au maintien du pétrole dans le bloc ITT, situé à l’intérieur du parc national de Yasuní, en arrêtant son exploitation indéfiniment. De même, les habitants du district métropolitain de Quito, capitale de l’Equateur, ont eu un vote supplémentaire pour décider si l’exploitation minière métallique à petite, moyenne et grande échelle devait être interdite dans les différentes zones rurales de la capitale, partie intégrante de la fraichement nominée réserve de biosphère du Chocó andin.

Boletin du réferundum pour la préservation du Yasuni

Les résultats ont été concluants et éloquents : 59 % des électeurs du pays ont exprimé leur souhait de mettre fin à l’extraction pétrolière dans le parc national de Yasuní, une zone d’une immense valeur en terme de biodiversité située dans l’Amazonie équatorienne.

Chaque jour sont extraits du bloc 43, 12% des 466 000 barils produits en Équateur. Cette concentration de pétrole représente 1 600 millions de barils sous le parc national Yasuni qui aurait apporté à l’État plus de 1 200 millions de dollars par an, selon Petroecuador, l’entreprise d’état équatorienne à charge de l’activité extractive des ressources pétrolières. Depuis la dollarisation de l’Equateur dans les années 1970, l’économie équatorienne dépend beaucoup de l’exploitation du pétrole qui est le premier produit d’exportation du pays. Il a généré des revenus de 10 milliards de dollars en 2022, soit quasi 10% du PIB.

C’est également la zone de conservation la plus importante de l’Equateur continental, , la plus diversifiée biologiquement et la plus complexe anthropologiquement. Elle a été déclarée réserve de biosphère par l’UNESCO en 1989. Le parc national Yasuni abrite encore des communautés indigènes fuyant la civilisation moderne tel que les Waorani, les Kichwa, les Tagaeri et les Taromenane.

Zone de Buenos aires de Buenos Aires (en Équateur) dans le sud du Pays, où se pratiquent des activités minières illégales

Yasunidos, un collectif engagé dans la lutte pour la conservation de cet écosystèmes amazonien, a souligné que ce résultat représente non seulement une victoire historique pour l’Équateur, mais aussi pour le monde entier. Il déclare que le peuple équatorien a franchi une étape importante dans la lutte contre ce défi mondial, pendant les gouvernements se réunissent fréquemment lors de conférences sur le changement climatique sans prendre de mesures efficaces.

Le vote concernant le Yasuní est le résultat de plus d’une décennie d’efforts. Depuis 2013, date à laquelle l’exploitation pétrolière a été autorisée dans le parc, le collectif Yasunidos s’est organisé et a recueilli plus de 700 000 signatures pour demander un premier appel aux urnes. Malgré les nombreux obstacles rencontrés, la Cour constitutionnelle a finalement autorisé le referendum, qui a finalement eu lieu cette année.

 

 

L’exploitation du Chocó Andino

Parallèlement, 68 % des habitants de Quito ont décidé de mettre fin à la possibilité d’exploiter des mines de métaux dans les zones rurales de la capitale, où des concessions minières ont déjà été accordées. Il existe actuellement 12 concessions minières métalliques dans la région du Chocó Andino bien qu’elles ne soient pas exploitées. Cette région est l’une des bio-régions les plus emblématiques des Andes tropicales. Elle est considérée comme le poumon de Quito et abrite notamment l’ours à lunette, le toucan montagnard et plus de 680 espèces d’oiseaux dont de nombreux endémiques régionaux.

L’ours à lunette est l’une des espèces clé pour la conservation du Chocó andin.

La protection du Chocó andin, une région de grande valeur biologique et culturelle, a également été une priorité. Bien qu’elle ait été reconnue par l’UNESCO comme réserve de biosphère, cette région était menacée par l’octroi de permis d’exploitation minière. Cependant, la consultation populaire a scellé la détermination des habitants de Quito à préserver cette région avec ses richesses naturelles et s’orienter sur de nouvelles alternatives de développement local plus en accord avec les nombreuses initiatives déjà existantes, liées en grande partie au tourisme.

Vous pouvez retrouver le Chocó dans notre article suivant : Les 7 merveilles naturelles d’Équateur – Les réserves de biosphère de l’UNESCO – Ecuador Experience (ecuador-experience.com)

Paysage de Canopée, au-dessus des forêts de nuage du coco andin.

 

 

Les équatoriens ont voté pour la protection de l’environnement

L’exploitation minière peut entraîner une perte significative de biodiversité avec un déclin des populations d’oiseaux, ainsi qu’un effet dissuasif sur les développements locaux potentiels liés au tourisme de nature. C’est pour la préservation de cette biodiversité que nous nous mobilisons contre cette exploitation destructrice de notre environnement. Le résultat du référendum protège de façon permanente l’un des endroits les plus riches de la planète, marquant ainsi une victoire majeure pour les droits des peuples autochtones, la conservation de la forêt tropicale et la lutte contre le changement climatique. L’Equateur est le premier pays au monde à arrêter le forçage pétrolier grâce au référendum.

En octobre, les Équatoriens devraient retourner aux urnes pour le second tour des élections présidentielles. Le résultat de cette élection sera déterminant, car le prochain président devra se conformer à la volonté exprimée lors de ce referendum
populaire : arrêter l’exploitation pétrolière à Yasuní et interdire l’exploitation minière dans le Chocó andin.

Ces décisions, soutenues par une majorité écrasante, reflètent un engagement fort en faveur de la protection de l’environnement et de la conservation de la biodiversité. Il s’agit maintenant de veiller à ce que ces décisions soient mises en œuvre de manière efficace et durable, dans l’intérêt des générations actuelles et futures.

Une affiche de conscientisation montre l’intérêt de voter oui au referendum.
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